Balkanid - 2001 Chèque de 691 700 Francs belges - 17 147 Euros

Explication :

A l’image de la période des transferts en football, les deux compères prennent le temps de la réflexion avant d’établir un choix pour le prochain projet. Le succès aidant, il n’est pas question pour eux de revenir en arrière, ni dans l’ampleur de l’événement, ni bien entendu dans le montant du chèque final récolté. Mais voilà, le principal problème est de trouver l’idée, tant les causes à défendre sont multiples… Dominique et Bertrand se disent donc que faire appel à la Croix-Rouge pourrait leur donner l’inspiration. La Croix-Rouge est en effet un vecteur important de mobilisation générale. Les deux compères rallient donc Bruxelles pour un rendez-vous avec le responsable principal de la Croix-Rouge en Belgique. Au bout d’une heure de discussions, deux pistes se dégagent : défendre un projet en Afrique ou bien se diriger sur une aide en Serbie, suite à la guerre et au régime dictatorial de Milosevic. L’Afrique tente bien les deux compères, mais leur action se situant toujours au départ du tennis, il leur semble plus facile d’éventuellement dégoter une vedette de tennis de l’ex-Yougoslavie, plutôt que de trouver un illustre inconnu en terre africaine. Le projet serbe est donc retenu. Mais les deux compères commencent aussi à connaître les mentalités de village de la région gaumaise, et savent qu’ils vont faire face à la question suivante : « Pourquoi aller si loin pour aider des gens dans le besoin alors qu’il y a suffisamment de misère par chez nous ? » Dominique et Bertrand décident donc de venir également en aide à une association locale, Le Nid à Baranzy. Le Nid, dirigé par Jean Priod s’occupe de jeunes de la région qui se retrouvent en difficulté familiale. Le projet est donc double : soutenir la région des Balkans, ainsi que le Nid, d’où ce nom original de l’opération, un nom qui ne se retrouve dans aucun dictionnaire, mais qui est dans toutes les mémoires des gens du village : le tournoi Balkanid. Mais avant de lancer le projet, et pour le rendre absolument crédible, Dominique et Bertrand, soutenus par la Croix-Rouge de Belgique, et la Croix-Rouge serbe, se rendent en Serbie, pour évaluer la situation sur place, et déceler les aides à apporter à la population sous le joug du régime Milosevic. Au bout de quatre jours de voyage sur place, et en parfaite collaboration avec la Croix-Rouge serbe, cinq orphelinats sont choisis dans un rayon de 100 kilomètres autour de Belgrade. Cinq orphelinats, car il a été impossible pour Dominique et Bertrand de faire un choix parmi ces cinq centres visités (Belgrade -2 centres-, Pancevo, Bela Crekva et Uzice) A leur retour, Dominique et Bertrand se lancent dans une gigantesque campagne de presse et de sponsoring, afin de faire connaître au maximum de gens leur nouveau projet. Résultat des courses, deux personnes serbes vivant, l’une en Belgique, et l’autre au Grand-Duché de Luxembourg, vont être particulièrement sensibles à ce projet qui touche leur population. Il s’agit de Vera (Belgique) et de Bosko (Luxembourg). Toutes deux vont en effet apporter un plus considérable à ce projet. Vera va s’occuper de collecter plus d’une tonne de vêtements, fournie par la population gaumaise, et Bosko va emmener lui-même cette tonne de vêtements jusque Belgrade. Chauffeur de bus, il va demander l’autorisation à son chef de retirer tous les sièges d’un de ses bus pour le remplir des caisses collectées, et stockées bénévolement pendant un an dans les caves de chez Pascal, ami de Dominique et Bertrand. Telle la patrouille des Castors, Bosko a mené à bon port ce bus si spécial. Mais nous y reviendrons. Car bien entendu, l’opération humanitaire ne consiste pas qu’à amener des vêtements, mais aussi de l’argent dans ces orphelinats, pour fournir des plaines de jeux à ces enfants dans le besoin. Le principe est toujours le même : tournoi de doubles mixtes, avec journée de clôture se terminant par un souper. L’engouement est extraordinaire : plus de 250 paires s’inscrivent à ce tournoi, avec notamment des paires issues du club de Marche et de Wavre !!! La journée de clôture s’annonce grandiose, puisqu’au rayon personnalités sportives, Eduardo Masso, Nancy Feber, Axel Zeebroek, Philippe Saive, Brigitte Olivier et Olivier Rochus ont assuré leur présence. De plus, 500 personnes sont inscrites à ce souper qui se déroulera le 22 décembre 2001, soit deux jours avant le réveillon de Noël, ce qui est tout bonnement exceptionnel. Mais la cerise sur le gâteau est confirmée depuis le mois de mai 2001 : Pierre Rapsat lui-même a assuré sa participation pour un mini-récital au cours de la soirée. Tout va donc pour le mieux dans le chef des deux chevilles ouvrières humanitaires du Tennis Club Halanzy. Mais voilà, des impondérables, et non des moindres, surviennent au cours des mois séparant mai de décembre. En septembre en effet, le public belge apprend que Pierre Rapsat annule tous ses concerts à la suite de la découverte d’un cancer. Le manager Denis Gérardy rassure toutefois les deux compères halanzinois : Pierre sera bel et bien présent car le projet lui tient à cœur, et il ne s’agit en plus nullement d’un concert. La publicité autour de la présence de Pierre Rapsat n’est bien entendu pas étrangère à l’inscription massive des gens pour cette nouvelle soirée de clôture. Mais le 22 décembre au matin, nouvelle tuile pour les organisateurs : il a neigé toute la nuit et il gèle à pierre fendre. Dans la matinée, Brigitte Oliver et Philippe Saive se décommandent. Heureusement, les autres personnalités sportives assurent le spectacle au cours de la journée. Mais deux questions sont sur toutes les lèvres : quel sera le montant du chèque en fin de soirée et Pierre Rapsat, de par sa maladie et les conditions météo sera-t-il bel et bien présent ? A 17 heures 30, Denis Gérardy annonce aux organisateurs qu’ils décident de prendre la route et qu’ils quittent Verviers à l’instant. Trois heures plus tard, et après plusieurs coups de fil des organisateurs pour s’enquérir de l’évolution du trajet, Pierre Rapsat arrive à Halanzy. Il est épuisé, mais donnera pourtant le meilleur de lui-même pendant une demi-heure de représentation. Un mini-récital, qui, de l’avis de toutes les personnes présentes, restera à jamais gravé dans leur mémoire. Assurément un des tous grands moments d’émotion pour Dominique et Bertrand au cours de leur histoire humanitaire. Quatre mois plus tard, Pierre Rapsat décédait. Son mini-récital à Halanzy fut une de ses dernières sorties publiques. A l’issue de la soirée, l’émotion gagne encore en intensité quand le chèque est dévoilé : en plus de la tonne de vêtements récoltée, c’est aussi 691 700 francs belges (17 147 euros) qui s’affichent au compteur. 191 700 francs belges seront versés au Nid, et 500 000 francs belges iront à destination des cinq orphelinats serbes. Mais le principe de distribution de l’argent est basé sur la transparence. Ainsi Dominique et Bertrand retournent-ils en Serbie (accompagné de Christian Van Herck, responsable de l’équipe belge de tennis en Coupe Davis), pour non seulement distribuer la tonne de vêtements amenée à Belgrade par Bosko et son bus, mais aussi pour refaire le tour des centres visités un an plus tôt, et décider des besoins exacts nécessaires à chacun des centres. Ce n’est qu’après la présentation des devis de factures d’achat des plaines de jeux (balançoires, tapis de sol, matériel de badminton, de basket, de tennis de table…) que la Croix-Rouge serbe délivrera l’argent aux différents centres. Balkanid fût un succès énorme…L’énergie dépensée par les membres du club de tennis de Halanzy pour la réussite de cette opération (et notamment Dominique et Bertrand) a été à la hauteur du succès rencontré. Dominique et Bertrand s’accordent donc un break, pour récupérer et préparer encore mieux, la cinquième opération depuis 1996…En route donc pour fêter le dixième anniversaire en aide humanitaire…